Italie,  Suivi de voyage

On a gravi l’Etna !

Nous en rêvions ! 🤩

Lors de notre visite de la Sicile (cf. Notre article précédent : Article « La Sicile », nous souhaitions bien sûr partir à la découverte de ce  volcan mythique, caractéristique de l’île de Sicile, accompagnés d’un guide pour avoir des explications.

De toutes facons, étant toujours en activité, son ascension jusqu’au 2eme sommet (le sommet n’étant plus accessible) n’est possible qu’avec un guide. Seul on ne peut monter que jusque 2800 mètres maximum, à pieds ou en 4×4.

1- Choisir un guide

Nous nous sommes donc mis en quête d’un guide vulcanologue pour nous accompagner et nous donner des explications géologiques, physiques et autres.

Le choix n’a pas été facile à distance par internet car le nombre de sociétés qui proposent des excursions sur l’Etna est important et on s’y perd vite ! A qui faire confiance? Quelle est la meilleure? Quelle option choisir alors qu’on ne connaît pas les lieux?

Nous avons fini par arrêter notre choix sur une société qui mettait beaucoup plus en garde que les autres sur la difficulté de l’ascencion et sur les risques liés au volcan lui-même, alors que les autres annonçaient la montée plutôt comme une sortie touristique… et nous n’avons pas regretté ce choix!!

Car en effet, monter en haut de l’Etna est malheureusement un véritable commerce touristique et certaines sociétés font monter les gens en bus 4×4, les laissent prendre quelques photos, et hop les font redescendre toujours en petits bus. Et voilà, 100 euros svp.

Nous sommes nous passés par la société  » Guide vulcanologue Etna nord » : il s’agit de véritables scientifiques vulcanologues, qui nous guident dans l’ascencion, à pieds, en nous donnant des explications scientifiques et nous montrent sur le chemin différentes choses, nous racontent l’histoire du volcan, ses éruptions, son influence sur la vie des populations…etc… Guide de montagne, il guide également l’ascension en elle-même d’un point de vue sportif.

Voici le lien si ça vous intéresse : Guide vulcanologique Etna Nord

2- L’ascension

Ce n’est pas une petite balade, c’est une véritable randonnée en montagne (dans la neige en plus pour nous !) et la montée est difficile. Il faut être randonneur ou sportif pour suivre. Car à l’effort de la montée s’ajoute aussi la difficulté de l’altitude (3000 mètres au sommet).

Départ

Nous avions rendez-vous avec notre guide à 1900 mètres d’altitude, au démarrage du téléphérique qui permet de monter à 2500 m.

La température extérieure était fraîche (0 degré à 7heures du matin dans notre van !). La veille de fortes chutes de neige avait empêché l’excursion, et on nous avait demandé d’être bien couverts, avec des vêtements de ski si on avait, ou au moins des vêtements chauds, le guide pouvant prêter chaussures de randonnée, vestes chaudes et étanches, bâtons de randonnée et crampons.

Le jour de notre sortie, le téléphérique ne fonctionnait pas, comme souvent semble-t-il d’après notre guide.

Il nous a expliqué qu’il a été construit juste sur la faille et dans l’alignement des coulées de lave, et qu’il a donc été détruit plusieurs fois ! Mais à chaque fois il est reconstruit au même endroit, car le volcan étant maintenant classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il n’est plus possible de construire quoi que ce soit ailleurs qu’avant ce classement ! Ils le reconstruisent donc avec des équipements rachetés d’occasion, celui actuellement en place venant de la station des 2 Alpes en France. Il existe une seconde vie donc pour les téléphériques aussi 😂

Un système de bus 4×4 a été mis en place pour remplacer le téléphérique et nous avons donc embarqué à bord, un peu dans les nuages qui nous faisaient craindre un retour du mauvais temps de la veille. Le bus 4×4 nous a laissé à 2500 mètres et nous avons continué à pieds.

La montée

Elle était rude, la neige ne facilitant pas la marche. Mais notre guide a su trouver un rythme qui convenait à tout le groupe (nous étions 7) en faisant des pauses régulièrement, occasion de nous donner des explications et de nous raconter des anecdotes.

Sicilien et habitant un village à 30km de l’Etna, il nous a conté ses souvenirs d’enfance à crapahuter sur le volcan avec son grand-père, qui avait été un des premiers guides lui aussi. Il nous a montré des photos de lui enfant sur le volcan, et de la station de ski où travaillait son père détruite par une coulée, et qui l’obligea alors à trouver un autre métier. Vincente notre guide a repris le flambeau, passionné par ce volcan qu’ils appellent « mama Etna » et à qui  » il faut parler comme à une femme ».

Pendant l’ascension, nous sommes passés par un « canyon » creusé par la lave dans la lave durcie de précédentes coulées. Au fur et à mesure qu’elle coule chaude, elle refroidit contre les parois et forme de nouvelles épaisseurs qu’on peut distinguer, telles des plaques.

3- Découverte de « Mama Etna »

Volcan actif, il fume en permanence et dégage régulièrement des gaz et rejette des scories (poussières noires) qui retombent dans les villages alentours.

La dernière éruption avec coulée de lave date de juillet 2024, donc 4 mois avant notre venue.

Notre guide Vincente nous a clairement montré cette dernière coulée, en comparaison avec les autres qu’il identifie distinctement les unes des autres alors que nous nous ne les aurions pas distinguées.

Il nous a montré la différence des petits cailloux de lave refroidie au sol : les plus récents sont beaucoup plus brillants que ceux des coulées précédentes car ils ne sont pas encore oxydés .

Le paysage change donc régulièrement ici, et les sentiers pour monter doivent en permanence être repensés par les guides . La hauteur du sommet change aussi en permanence et la hauteur annoncée n’est donc pas fiable.

Les fumées

On les voit sortir en permanence du sommet, à plusieurs endroits. On pourrait les confondre avec des nuages, mais à leur différence, la fumée monte nettement vers le haut.

Sur notre parcours, Vincente nous a fait nous réchauffer les mains sur des trous qui dégageaient de la fumée chaude.

Un peu plus loin il nous a fait toucher le sol, et gratter légèrement la surface : à peine quelques centimètres en dessous de la surface, le sol est brûlant ! 85 degrés à moins de 10 cm nous a-t-il expliqué. Quelques jours avant, il a d’ailleurs détruit sa paire de chaussures de randonné de montagne à cause de cette chaleur du sol invisible, et imprévisible. Impossible même pour lui d’être sûr de la chaleur émise à un endroit donné, d’une montée à l’autre.

Comment la neige peut tenir si le sol est chaud ?

Il ne l’est pas partout, alors la neige qui tombe réussit à tenir (plus de 3000 mètre d’altitude quand même !). Mais des crevasses se forment souvent en dessous de la couche de neige à cause du réchauffement du sol et rendent le terrain d’autant plus dangereux car on ne sait pas ce qu’il y a réellement en dessous des apparences.

Nous avons pu observer un »pont de neige » : entre la neige et le sol se forme un passage d’air, comme un tunnel.

Les bombes volcaniques et scories

Les scories sont des poussières noires rejettées et transportées parfois très loin.

Les Bombes volcaniques sont des pierres éjectées lors de l’éruption, de différentes tailles.

Elles sont crachées à chaque éruption, et les plus grosses peuvent être vraiment énormes!

Vincente nous a expliqué que lors de l’éruption de 2019, la lave a été projetée à 1500 mètres de hauteur (non non on ne s’est pas trompé en écrivant 😘), et que les scories se sont accumulées par plusieurs cm ou dizaines de cm sur son village. Les cendres les plus fines peuvent parcourir des centaines de kilomètres. L’aéroport de Catane a d’ailleurs été construit « sous le vent » du volcan. Encore un choix pas du tout logique, expliquant sa fermeture à chaque éruption.

Le sommet

Nous n’avons pas pu aller jusqu’au sommet actuel car l’activité du volcan est trop importante depuis quelques semaines et les risques sont importants : sol trop chaud, émission de gaz toxiques (souffre notamment).

Les guides n’ont le droit actuellement de monter que jusqu’à 3000 mètres.

A cette altitude nous avons pu observer clairement (grâce une météo exceptionnelle😊😍) les fumées de plusieurs couleurs qui se dégagent du sommet : blanche (vapeur d’eau), jaune (soufre) et bleu (méthane).

L’alignement des différents critères était évident à observer, tous sur la même ligne de faille, et résultats de différentes éruptions.

Vincente nous a expliqué que rien ne peut certifier où se trouve réellement le cratère aujourd’hui. En effet, depuis la dernière éruption pourtant récente, la lave s’est solidifiée en surface et a formé une sorte de bouchon solide qui « efface » la trace visible de son emplacement.

A la prochaine éruption, soit la lave passera par le même endroit que précédemment et dans ce cas « cassera » le bouchon dur, et de nombreuses bombes volcaniques seront éjectées.

Soit elle choisira un autre passage, et là tout est possible : un autre cratère se formera à un autre endroit.

L’Etna est un volcan actif, et c’est toujours  Mama Etna qui décide !

La redescente

Nous l’avons fait en savourant le paysage sous un soleil incroyable !

Bilan de cette excursion

Journée riche, fabuleuse, intéressante et enrichissante, qui nous a emerveillée et rappelée que nous sommes de bien petites choses devant la puissance de la nature.

Merci Mama Etna de nous l’avoir rappelé ! C’était une randonnée inoubliable !🤩🤩😍😍

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5 Commentaires
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Les Pouilles, région Sud Est de l’Italie - Viiivre !
3 mois il y a

[…] avoir visiter la Sicile, dont l’Etna, nous avons commencé à remonter l’Italie par la […]

Simon
Simon
4 mois il y a

Super 👍 a faire 😊

marc
marc
4 mois il y a

Sans détour, je dirais aussi « Superbe reportage »

Francine Damuseau
Francine Damuseau
4 mois il y a

Superbe reportage !

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La Sicile - Viiivre !
4 mois il y a

[…] Lien vers l’article « On a gravi l’Etna ! » […]

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