Roumanie,  Suivi de voyage

Roumanie (2) : quelle aventure !

Après avoir quitté la capitale Bucarest (voir notre article : Roumanie (1) : Bucarest) nous avons pris la direction de la région de la Transylvanie, région qui abrite les montagnes des Carpates.

Nous avons dû faire le choix de renoncer à l’est du pays et au nord de Bucarest où quelques lieux intéressants nous appelaient pourtant, comme les mines de sel de Slanic ou le château de Bran (château de Dracula) avec toute l’histoire liée à Vlad l’empaleur, ou encore Targovista où furent exécutés les époux Ceausescu.  Mais même dans un road trip, on ne peut pas aller partout, il faut faire des choix ! 😜

Voici donc les différents points que nous avons repris dans l’article ainsi que notre parcours en Roumanie sur la carte :


La Transfãgãrãsan ❤️ : route de légende

Nous avions envie de suivre cette fameuse route connue pour être une des plus spectaculaire du monde car il s’agit d’une route qui traverse une partie des Carpates. Elle est connue pour être une des plus haute route goudronnée mais aussi pour traverser une réserve naturelle magnifique dans laquelle vivent les ours bruns.

Cette envie a aussi été renforcée par l’Histoire découverte à Bucarest sur sa construction : cette route a été construite entre 1970 et 1974, sous le régime de Nicolae Ceausescu. Ce dernier voulait assurer une route stratégique  à travers les montagnes des Carpates après l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’URSS en 1968 dans le cas où l’URSS tenterait une opération en Roumanie.

La construction de cette route a nécessité des efforts considérables. En effet, il a fallu non seulement créer la route, y acheminer les matériaux, mais aussi creuser des tunnels, construire des viaducs et même un barrage.

Les ouvriers étaient des militaires mais aussi des prisonniers, obligés de travailler dans des conditions terribles et dangereuses. Il y a eu des centaines de morts, non reconnues par Ceausescu bien évidement qui en a reconnu seulement 40.  Un certain nombre de témoignages laissent à penser que le bilan est en réalité bien plus lourd. Au moins 400 ouvriers seraient ainsi morts pendant la seule construction du barrage de Vidraru.

Dans cette zone difficile d’accès et peu fréquentée où les paysages pittoresques et grandioses sont monnaie courante, réaliser un tel chantier était un défi hors du commun.

Nous n’avons malheureusement pas pu parcourir toute la route car celle-ci est fermée en hiver du fait de la neige (généralement de mi-octobre à mi-juin) dans son tronçon central qui est situé en haute montagne. 

Mais nous avons fait le maximum possible en aller retour. Et nous n’avons pas regretté !!🤩🤩

Les paysages sont magnifiques, et les montagnes des Carpates sont grandioses. Elles abritent une population d’ours importante (estimée entre 6 000 et 8000), et malgré l’hiver et leur hibernation nous avons eu la chance d’en voir !! 😍

D’abord en journée sur le bord de la route, celui-ci semblait juste vouloir se faire dorer au soleil :

Puis le soir, à l’heure de l’apéro nous avons eu une nouvelle visite surprise ! Bouba (oui nous l’avons baptisé comme ça ; rien d’original) était curieux et a fait tranquillement le tour du van (plusieurs tours même) et a même voulu « gouter » le rétroviseur !

Nous sommes restés bien enfermés dans le van, et avons renoncé à aller faire pipi dehors🤣


Sur la route …

Après avoir fait l’aller-retour sur la Transfãgãrãsan, nous avons pris la direction de Sibiu.

La route en elle-même mérite un paragraphe ! Nous avons traversé la campagne de Roumanie, typique, cliché. Sur une portion de 15 km environ la route n’était même plus vraiment une route🤣mais plutôt un chemin chaotique et très boueux car la route et tous les bords de route étaient en travaux😱 tout en restant quand même ouverte.

Max en est sorti marron jusqu’en haut, les poignées de porte inutilisables tellement elles étaient couvertes de boue!! 😪 Il a donc eu droit à son premier vrai lavage en station de lavage, avec du savon rose🥰. C’était vraiment impossible d’aller en ville dans cet état…

D’une façon générale, nous préférons les routes de campagne aux autoroutes. Cela permet de traverser les villages et de prendre plus le temps.

En Roumanie, les routes comme les villages traversés étaient dignes des cartes postales clichés du pays, avec des charrettes (immatriculées !! ), des mottes de paille, des maisons parfois vraiment faites de bric à brac, et des animaux autour : poules, cochons, vaches… On était vraiment dans une autre époque, un autre monde en tous cas.


Sibiu ❤️

La ville de Sibiu était administrée par le fils cadet de Ceausescu, Nicu Ceausescu, pendant la période de la dictature. Cette ville échappa aux ravages de l’urbanisme communiste, car Nicu aimait la ville dit-on, et a préféré s’atteler à d’autres choses.

Le résultat est que la ville est très jolie ! Elle a conservé ses vieilles rues pavées bordées de façades colorées et de magnifiques bâtiments d’origine saxonne.

En effet, les colons saxons (nom donné aux Allemands de Transylvanie) venus s’installer ici  au XIIème siècle ont fondé en grande partie la ville, qui a longtemps gardé sa culture allemande. Elle demeura presque exclusivement allemande jusqu’au milieu du XIXème siècle.

Ensuite, l’exode rural la peupla peu à peu de roumains, jusqu’à devenir à majorité roumaine dans les années 1930 (seulement !).

A voir :

Le pont des mensonges : passerelle en fer construite en 1859 qui selon la légende grince si celui qui la traverse ment. Nous n’avons rien entendu.

Les places : Piata Huet, Piata Mica, Piata Mare

Sa rue piétonne et ses restaurants et boutiques

Les remparts : 3 enceintes et 39 tours assuraient la défense de la ville.

Sa cathédrale et ses églises : avec leurs toits colorés elles sont très belles. La cathédrale possède 4 clochetons qui encadrent le clocher, signe que la ville possédait le  » droit de glaive » (sentence de mort)

Le musée Astra : sorte d’écomusée qui retrace l’histoire de l’habitat et de la vie


Sur la route de Timisoara

Après les ours, les routes chaotiques perdues dans la campagne, notre aventure roumaine a continué sur le chemin de Timisoara ! Nous avons reçu sur nos téléphones portables cette « alerte extrême » accompagnée d’une sonnerie flippante :

Finalement nous n’avons vu passer qu’un simple orage…🤣

Dans les villages, nous avons régulièrement pu constater que les roumains ne s’embêtent pas à enterrer les tuyaux de gaz ! 🤣

Nous avons trouvé un spot au bord d ‘une paisible rivière pour passer la nuit.


Timisoara ❤️

3ème plus grande métropole du pays, Timisoara est une ville cosmopolite. Elle a connu les règnes des Hongrois, des Ottomans, et des Habsbourg, ce qui lui a laissé des traces de diversité ethniques et culturelles. C’est aussi une ville « rebelle », d’où est parti le soulèvement contre Ceausescu en 1989 : un pasteur hongrois de la ville, Laszlo Tokes avait osé condamner publiquement Ceausescu dans son église, et fut donc défait de ses fonctions par le parti et expulsé de sa paroisse. C’en était trop pour les habitants !

Le renversement du régime est donc parti d’une manifestation de paroissiens, suivis aussitôt par toute la ville, puis se transforma en soulèvement national dépassant les capacités de répression de la Securitate (police politique).

La ville de Timisoara est très belle 🤩et a conservé de nombreux beaux et grands bâtiments. Elle a été rénovée dans son ensemble en prévision de l’année 2023 où elle était capitale européenne de la culture. 3 places principales se distinguent :

La Piaja Unirii : magnifique avec de très beaux bâtiments colorés et anciens, c’est l’endroit parfait pour boire un verre en terrasse !😜 Elles sont d’ailleurs nombreuses et remplies de nationalités variées, on y a entendu parler plusieurs langues. Il faut dire que la ville est étudiante.

La Piata Victorei : c’est là que Timisoara a été déclarée « 1ère ville libre  » après la chute de Ceausescu. A son extrémité l’église orthodoxe est à voir ! (Mais attention, les gens y sont très très pieux !! ).

Sur cette place on trouve un très bon glacier ( chez « Bruno »), et une pâtisserie qui vend des gâteaux et brioches traditionnelles (chez « Prospero »). Pas de photos malheureusement à vous mettre de ces régalades, on a été trop gourmands, on a tout mangé avant de penser à vous !🤣

La Piaja Libertaji

La ville est coupée par la rivière la Bega, qui offre des jolies promenades sur son chemin de halage, où de sympathiques ginguettes doivent sans aucun doute donner en été une ambiance fort agréable.

La Roumanie c’est fini ! Nous prenons la direction de la Hongrie.

Nous garderons en mémoire ce pays, ses montagnes et ses ours🐻❤️, sa campagne d’un autre temps avec ses maisons rustiques 🏚 entourées d’animaux et de bottes de foin🐖🐄🐓, ses routes chaotiques et boueuses🚜, et son histoire sous la dictature communiste 👮‍♂️🚨qui nous a vraiment marquée.

Le pays possède plein de richesses à découvrir. C’est une belle découverte !

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Hongrie - Viiivre !
17 jours il y a

[…] Voir notre article Roumanie(1) : Bucarest et notre article Roumanie(2) : quelle aventure !). […]

Simon
Simon
23 jours il y a

Coucou
Petite réflexion , le communisme et ses beaux monuments…et les religions qui ont fais autant de mal aux populations avec leurs belles églises que l’on visite aujourd’hui 😉 quel paradoxe 😟
Bisous profitez bien et merci pour vos éditoriaux 😘
Bruno/Christelle

David
Administrateur
David
16 jours il y a
Répondre à  Simon

Complètement d’accord. C’est souvent ce que l’on se dit. Les plus beaux monuments ont souvent une origine un peu folle et/ou du culte de la personnalité : palais, églises, …
Quoi de plus choquant qu’une église monumentale et luxueusement décorée quand on y pense ? 🤔

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